Un Air de Là-bas

Bon anniversaire, Monsieur Sax! À Dinant, jeudi soir, 200 ans jour pour jour après la naissance du célèbre inventeur (dans une rue qui porte son nom), on avait décidé de le faire renaître. La cérémonie, hautement festive, a commencé dans la cour de l’hôtel de ville, autour de la clepsydre, œuvre de verre en forme de saxophone qui se remplit de liquide coloré depuis 9 mois. Les dernières gouttes de la gestation ont fait l’objet d’un décompte populaire: trois, deux, un… et on a découvert, dans un jeu de lumières, un géant à l’effigie du plus célèbre des Dinantais (même s’il n’a passé que quelques mois de sa vie dans la cité mosane). Impressionnant, avec ses quatre mètres de hauteur et ses 90 kilos.

Techniques nobles

Le géant Sax a été imaginé par les sociétaires de l’association des «Mougneus d’Coûtches», spécialisés dans ce genre de folklore. Ils avaient déjà des géants, celui-ci s’ajoute à la collection. Il a bénéficié de techniques de construction «nobles», à l’ancienne: structure d’osier fabriquée en France, tête en résine (très ressemblante) imaginée par des plasticiens réputés, sans oublier un saxophone, bien sûr, construit par la société «PR System», de Pierre Henry de Frahan. Il aura aussi fallu des dizaines de mètres de tissu et les mains d’agiles couturières pour habiller ce géant dinantais, au sens propre comme au sens figuré.

En plein concours international de saxophone, cet anniversaire pas comme les autres a créé l’événement. Qui ne s’est pas borné à cette apparition d’un Adolphe Sax «ressuscité». Car le géant a ensuite déambulé dans les rues de «sa» ville (lire par ailleurs), accompagné de 200 musiciens (des saxophonistes, évidemment). Le parcours fut agrémenté de nombreuses surprises lumineuses, jusqu’au final, devant la maison natale d’Adolphe Sax, dans la rue du même nom. Là, l’orchestre a entonné les derniers morceaux, tandis que 800 ballons lumineux s’envolaient dans les cieux. Heureusement, la base de Florennes avait été prévenue.

Échasseurs musicaux et lumineux

Le géant Sax a eu droit, hier soir, à une escorte digne de son statut de personnalité locale, ancrée dans l’histoire, que la cité veut mettre en valeur, tout en profitant de cette «aura» internationale. Le jubilaire de la soirée, ou plutôt son effigie, était encadrée par des échasseurs musicaux et lumineux, des «Celestroïs». Un nom bien poétique, comme celui d’échinodermes, pour qualifier les sculptures de lumières apparues tout au long du parcours. On retiendra aussi, parmi les moments magiques, l’allumage de tous les saxophones originaux qui ornent le pont.

                                                                                                                                      L'avenir, 09/11/2014

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